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 Les étoiles filantes du Chien de l'Espace

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MessageSujet: Les étoiles filantes du Chien de l'Espace   Les étoiles filantes du Chien de l'Espace Icon_minitimeDim 6 Fév - 4:17

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Mes étoiles filantes


HELSINKI

+ Isaiah Blumenberg ( Ben Whishaw ) : Ancien juif hassidique, thérian-rat, il tombe dans la prostitution et l'héroïne, amoureux fou d'un violoncelliste avec qui il a partagé son enfer, il rencontre son âme-soeur.

+ Angus McKie ( Dylan Sprouse ) : Ex-taulard bagarreur et ex-skinhead, thérian-lynx, il vient de perdre son âme-soeur. Il doit apprendre à être un meilleur être humain

+ Jeff Crane  ( Adam Driver ) : Journaliste désillusionné, il cherche frénétiquement son meilleur ami dans des expériences sordides

NEW ORLEANS

+ Sebastian Lloyd (Devon Bostick) : ex-toxicomane, c'est un guide touristique et un comédien qui a raté sa chance. Passionné de fantômes, il erre dans la ville à la recherche d'une âme perdue


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MessageSujet: Re: Les étoiles filantes du Chien de l'Espace   Les étoiles filantes du Chien de l'Espace Icon_minitimeLun 7 Fév - 4:44

Yeshaya'hu Blumenberg
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Caractère / Anecdotes

Amertume et cynisme : Il y a cette amertume, dans tes yeux qui ne disparaît pas. Le regret. Comme si tous les gens que tu avais perdus, au fil de ta vie avaient laissés une partie d’eux dans tes yeux. Ta famille. Ta mère. Ton fils, Isaiah, ton fils et Toshiro. Et tous ces hommes qui sont passés entre tes draps. Tu souilles tout ce que touche. Même l’amour. Même le sexe. Crois-tu encore en D-eu? Crois-tu encore à l’amour, après tout ça? Plus vraiment… L’amour, tu l’as connu. Et tu l’as perdu. Et si tes doigts tremblants sur les touches de ton piano trahissent ta passion et ton désespoir, tu te garde bien d’en parler. Le sexe, il n’y a plus que le sexe pour remplir le vide qui te glace la poitrine.

Jalousie : Tu es toujours un peu jaloux, envieux. Jaloux de ces jeunes hommes souriants et heureux que tu vois main dans la main, dans la rue. Jaloux de ces pères de famille qui te parlent des premiers babillages de leurs bambins. Jaloux des autres musiciens qui eux ont réussi...

Compréhensif : Tu comprends la souffrance humaine, Isaiah et s'il t'arrive d'avoir de sombres pensées, tu n'es pas celui qui jettera la première pierre. Tu comprends bien plus que tu ne le laisses paraître.

Impassivité et hypersensibilité : Tu ne montres pas souvent tes émotions. Tu fais comme si rien ne t’affectait. Rien ne te touchait… alors que c’est pourtant tout le contraire. Mais lorsqu’elles brisent tes murs de papier, c’est la tempête. C’est le déluge. C’est la mer rouge qui déferle et emporte tout avec elle.

Culture et intelligence: Est-ce à cause des limitations de ta vie précédente? Tu dévores tous les livres qui te tombent sous la main avec avidité. Tout. De Kafka à Edgar Allan Poe. De Shakespeare au plus profane des dramaturges. Le classique te transporte. Le jazz te donne des ailes. Le rock t’enchante. Comment as-tu pu passer la majeure partie de ta vie sans tout ça? Tu es insatiable. Des piles et des piles de livres, de disques et de partitions de musique s’entassent dans ton studio. Ton clavier électronique y trône. Tu es excellent au piano. Excellent. Plus que tu ne le crois toi-même. Un prodige, vraiment. Mais comment faire vibrer ta musique si ton âme est vide?

Discrétion, mensonge et solitude : Il y a la honte et la concupiscence. L’athéisme et le besoin de sens. Le besoin de réconfort. Qui a dit que les deux ne se côtoyaient pas? Tu croyais que le monde extérieur t’emmènerait la liberté et le bonheur. Mais tu sens seul, si seul maintenant. Dépourvu de sens. Tu peux discourir des heures et des heures sur les travaux de Nietzche et de Jung avec la véhémence d’un étudiant du Talmud, mais tu ne veux pas parler de toi. Encore moins d’où tu viens. Comme si l’autre en face de toi allait te prendre pour un taré, pour un fou de D-eu, un anachronisme. Un poison. Comme si tu trahissais ta famille. Ton fils. Comme si on allait venir te chercher et t’enfermer de nouveau dans le Satmar. Celui que tu étais déjà mort. Il ne reste qu’une carcasse vide et infectée. Tu as pris durement ta séropositivité, très durement et ça non plus, tu n’en parle pas. Si tu ne dénies pas le fait d’être gay si on te le demande, il n’en reste pas moins cette lourdeur au fond de ta poitrine. Tu parles peu de ta sexualité. Cette impression d’être anormal et indigne. Tu dis à qui veut bien l’entendre, souvent après plusieurs verres d’alcool, que tu es athée et que tu ne crois en rien. Mais qui trompes-tu quand tu entres en catimini, yarmulke sur la tête, pour prier, le lendemain?



Shaya ou Gloomy

13 octobre 1986

Williamsburg, New York

Homosexuelle

Célibataire

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Ben Whishaw
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Histoire

GENÈSE (בְּרֵאשִׁית‎) Tu as toujours eu le sentiment d’être maudit, Isaiah. Toujours. Il y a de ces choses dont il ne fallait jamais parler, dans la communauté, dans ta famille. Jamais. Des rares personnes qui étaient en dehors du pli, à cause de leur manque de foi. De ces envies de rejoindre le monde moderne qui vous encerclait et de le vivre à fond, comme les autres jeunes de votre âge. Des choses contre-nature et de l’adultère. De l’adultère de ta mère avec un non-juif. Du nouveau-né, le cordon ombilical toujours attaché au corps qu’elle a accepté, de l’homme qu’elle avait jadis aimé. Pourquoi ton père avait-il fermé les yeux? Tu n’en sais rien, Isaiah, tu n’en sais rien.  Elle aurait dû être répudiée et excommuniée. Toi avec elle. Mais ton père a fermé les yeux. Ton père a dit au rabbin que tu étais son fils. Et il t’a élevé tel quel, même si tu était l’enfant de goys. Mais personne n’en parlait. Personne. Tu as vécu ton enfance comme tous les autres, baigné par la parole de D-eu, par la prière, la rigueur, et le Shabbat. Ta mère t’a appris à jouer sur le vieux piano de son père. Tu aimais tellement la regarder jouer. Même si c’était interdit. C’est ton plus beau souvenir. C’était votre secret à vous deux. Juste à vous deux.

BAR MITZVAH (בר מצוה) Toutes ces années de préparation pour enfin vivre ce moment. Ta voix venait de muer, quelques jours plus tôt et défaillait tout le temps. Tous ces hommes, dans la synagogue, tous ces hommes présents juste pour toi. Pour t’acceuillir à l’âge adulte.. Tu avais peur Isaiah, si peur de fausser… La tête te tournait, tu avais les mains moites, les os qui faisaient mal, si mal. Et puis dès la première note, ta voix a flanché et une douleur fulgurante t’a plié en deux. Tu t’es réfugié dans une autre pièce, pour te calmer mais tout a empiré, tout. Tes os se sont tordus et brisés, tes genoux se sont renversés et une fourrure noire est apparue sur ta peau de garçon et tes cris sont devenus des couinements. Lorsque le rabbin de la synagogue a ouvert la porte de la salle de bains, il n’a trouvé que de la vermine. Un rat dans ce lieu si saint. Poursuivi. Houspillé. Piétiné. Chassé. Lorsqu’on t’a retrouvé, nu, le visage en sang et le corps couverts d’ecchymoses, une heure plus tard, on a prétendu à un acte antisémite. Tu n’as rien dit, Isaiah. On ne parle pas des choses contre-nature. Est-ce là que tu as compris que tu n’avais plus ta place parmi ta communauté? Est-ce là que tu as perdu la foi? Est-ce là que le monde moderne s’est mis à t’appeler? Tu te faufilais hors de ton quartier, dès que tu le pouvais. Même s’il fallait se re-tranformer dans cette chose ignoble, pour échapper au regard des autres. Dès que l’étude du Talmud te pesait, sur tes épaules, dans ton coeur. Tu te glissais en douce dans les cyber-café, pour observer.  Tu as découvert la musique, les bibliothèques séculières, le cinéma, l’alcool, l’herbe… et les magazines gays.

MARIAGE ET FUITE(חתונה און פלי) C’était la fille d’un ami de ton père. Miriam Schwartz. Son nom, à défaut du reste, demeure imprimé sur papier et dans ta mémoire. Ta femme, Isaiah. Ta femme. Tu as accepté le mariage comme un automate. Célébré tes vœux, les yeux fermés, comme un pantin. Tu t’es soumis à tous les rituels, tous les chants. Et puis est arrivé la nuit et le malaise. Elle ne savait pas quoi faire. Elle avait mal. Et tu n’étais pas confortable. Tu ne connaissais pas grand-chose non plus, sauf les vils magazines que tu avais feuilleté. Le Rabbin t’a visité un an plus tard, pour te parler de tes devoirs. Tes devoirs conjugaux, Isaiah. Ceux que tu n’accomplissais pas. Pas complètement. Pas toujours. Tes ancêtres étaient morts dans l’Holocaust. Il fallait repeupler le monde. LUI rendre son peuple et ses enfants. Ses 6 millions d'enfants, tués par les allemands. Et toi, tu faiblissais entre les cuisses de ta femme? Quelques temps plus tard, tu vendais les bijoux de ta femme et tu t’envolais vers la première destination venue, Los Angeles. Est-ce ton inexpérience qui t’as plongé dans le gouffre? Probablement. Tu ne savais rien de la vie. Pas vraiment grand chose des gens. Tu parlais anglais avec un accent à couper au couteau et tu n’avais aucun diplôme. Aucune expérience. Tu es tombé entre les mauvaises mains. Et tu es tombé dans l’héroïne et la prostitution.

TOSHIRO Tu étais complètement défoncé, lorsque tu l’as vu, pour la première fois. Ses cheveux de jais et son regard plein de rage au travers de cette pièce toute blanche, trop riche et trop dépravée pour vous deux. Tu voyais flou, si flou. Des taches de couleurs.  Une silhouette si famillière et si étrangère à la fois. Était-ça, un coup de foudre ? Tu n’en savais rien. Mais à l’instant où tu l’as vu, tu t’es juré de ne plus jamais le quitter. Jamais.  Il connait mieux le monde. Il connait mieux la réalité, que toi, Isaiah. Combien de questions idiotes lui as-tu posé? Sur des choses pourtant élémentaires. Les tremblements de terre. Sur l'histoire. La musique. Où se situait le Japon. C'est lui qui t'apprend à survivre. Toshiro. Tu t'accroches à lui comme un naufragé s'accroche à la lumière vacillante du phare, dans l'obscurité. Comme un camé à sa drogue. Toshiro. Quatre ans d'échanges de fluides, d'échange de seringues. Quatre ans à l'entendre jouer de son violoncelle, à tous les soirs. À l’accompagner, avec ta voix timide et ce vieux clavier électronique, trouvé dans les poubelles. Jouer, chanter. Danser comme quand tu dansais pour honorer D-eu jadis, au son de son instrument. Jusqu'à ce que les coups sur la porte tonnent, que les bouteilles de bière éclatent et que les injures fusent autour de vous. Quatre ans de fusion. Quatre ans à croire dur comme fer qu’il n’y aurait que toi et lui, à jamais. Tu te souviens de cette fois où cette infection t'avais complètement terrassé et où aller à l'hopital, était impensable. Tu te souviens de cette sensation floue de d'être réfugié au creux de son bras troué et de t'être blotti en boule, calmé par les caresses de ses doigts, sur ton pelage. Lorsque tu as repris tes esprits, il t'a demandé ce à quoi tu rêvais. Tu n'as pas eu le courage de lui dire et tu as inventé d'autre chose. Tu n'oublieras jamais ce regard songeur qu'il a eu. À peine un mois plus tard, un chef d'orchestre renommé le ramassait, sur le coin de Sunset Boulevard où il jouait. Et Toshiro est parti, sans même dire aurevoir. Toshiro est parti en te laissant tout ce qui restait de came. Alors tu l'as prise, Isaiah. Tu l'as toute prise pour vous deux, en remettant ton âme à D-eu. Et tu as fait une overdose.

ÉLIE(יחיאל) C'est le propriétaire de cette chambre miteuse qui te retrouve, les lèvres bleues, la peau grise, sur le point d’agoniser. Tu te souviens de cet ambulancier et de sa seringue de naloxone, plantée dans ta cuisse, au travers du jeans. De l’air qui ne passait plus dans tes poumons. De l’air qui ne passait plus alors que tu voulais lui dire de tout arrêter. De te laisser mourir là. De te remettre à Lui. Lorsque tu te réveilles enfin, 36 heures plus tard, tu retrouves ton père, droit et digne, à ton chevet. Ton frère ainé l’attend dehors, incapable d’être dans la même pièce que toi. Tu veux parler, lui dire de te ramener avec lui, avec vous, mais il te fait taire d’un geste. Il ne comprends pas ce que tu es devenu. Tu le vois dans ses yeux plein de tristesse. Il ne comprend pas ce que tu es. Mais tu restera son fils, même si tu n’es pas de son sang. Il dépose deux photographies sur la table, près de toi, avant de se lever, de t’embrasser sur le front et de quitter la chambre, sans se retourner. Celle d’un homme de vinq-cinq ans, prise dans les années 80. Il le même visage que toi. Le même visage que toi. Avec des inscription à demi effacée, derrière. « Viens me rejoindre Rachel, viens me rejoindre. Henrikki. » Une adresse à Montréal.

Et une autre photographie. Celle d’un garçonnet de 5 ans. Ton fils.

FATHER (טאטע) Il te faut plus de trois cures de desintox inefficaces à Los Angeles et presque autant de rechutes. Tu finis par quitter la ville, avec, enfin, un diplôme en sommellerie, et le troisième prix du meilleur Siommelier du Monde 2013, incapable d’y vivre sans Toshiro. Tu tentes de revoir Myriam mais on t’en empêche. Tu trouves une place convoitée, à Paris. Les corps se suivent, dans tes draps. Et la drogue continue d’affluer, dans tes veines. Parfois, seulement parfois. Quelques fois par mois, c’est tout.  Tu fais des efforts. Pour être un jour, prêt à sortir ton fils de Williamsburg. Pour être un jour prêt à répondre à ses questions. Ses question à lui, s’il se présente devant toi. Pourquoi tu as quitté. Pourquoi tu n’étais pas capable d’accepter la Torah telle qu’elle était. Ni l’obéissance. Pourquoi tu as trahi ta famille. Ta femme. Pourquoi tu l’as abandonnée, elle. Pourquoi tu l’as abandonné, lui. Pourquoi tu as renié D-eu. Tu ne sauras pas lui expliquer. Tu ne sauras pas lui expliquer pourquoi les os craquent, la douleur paralysent, la mâchoire saigne alors que les incisives poussent et le pelage sombre et les griffes apparaissent. Cette putain d'envie de ronger tout. Tout. Pourquoi D-eu t’a donné une forme aussi ignoble. Tu ne saurais pas. Alors tu es parti. Tu es parti vers Montréal trouver ces réponses, à défaut des autres.

H LIKE HARM, I LIKE IMPRUDENCE, V LIKE VIRUS Tu vis à Montréal depuis six ans. Tes recherches, sur cet Henrikki n’ont pas porté fruit. Pas encore. Mais tu sais, maintenant, que tu es là où tu devrais être. Tu le sens. Tu arrivais presque à avoir une vie normale. Tu t’étais dégoté ce job de chef-sommelier dans ce restaurant huppé du centre-ville, la Maison Boulud. Tu étais presque sobre. Presque. Tu as un peu remplacé l’héroïne par l’alcool, il faut bien l’admettre. Un peu. Beaucoup. Tu avais bu plus que de raison, ce soir-là. Tu bois toujours plus que de raison, de toute façon. Et puis tu as eu le vertige, sur cette scène un peu minable. Tu es tombé dans les pommes. Le médecin a exigé un dépistage, cette fois-ci, alors que tu t’étais dérobé, en inventant toutes sortes de prétextes, les fois d’avant. Et les résultats des tests sanguins sont arrivés. Depuis quand, Isaiah? Depuis quand? Depuis quand portais-tu ce virus en toi? Tu n’en sais rien. Ta charge virale était forte. Quelques années déjà. Qui as-tu infecté, qui? Tu te poses la question chaque jour. Certes, tu n’en mourras pas, avec la trithérapie, mais le diagnostic t’a glacé les os. Tu ne parles pas de toi. Et tu en parles rarement. Très rarement. Tu as trop peur Isaiah. Trop peur des préjugés. Des stigmates. D’être vu comme de la vermine. Tu le dis sur le bout des lèvres à ceux qui veulent partager ton lit. Parce que tu sais que la prison attendent ceux qui le cachent. Tu te protèges, tu les protèges et tu envoies promener ceux qui rechignent à porter le préservatif. C’est tout. Combien de temps encore de faudra-t-il pour être indétectable? Tu n’en sais rien. Alors tu pries. Tu pries en silence pour qu’Il t’accorde son pardon.

VARIA Fume comme une cheminée • boit des litres de café noir et passe souvent ses nuits debout, à jouer du piano et à composer, au grand dam de ses voisins • Boit trop. Beaucoup trop. Il lui arrive encore de faire de l’héroïne mais c’est assez rare, à présent. Il est sous méthadone. Les bouteilles de vodka et de vin rouge ne sont pas rares, elles, le matin et s’empilent et s’empilent.... • se dit complètement athée, aujourd’hui, si on lui pose la question… Mais depuis qu’il est sorti de desintox, parfois, tard le soir, il lui arrive de mettre sa kippa, de se glisser à la synagogue d'Helsinki et de prier. Prier pour demander le pardon de D-eu, pour ses nombreuses fautes • À chaque vendredi soir, il allume ses chandelles et récite les prières du Shabbat. Par habitude. Par réconfort. Il tente d’éviter le porc, les crevettes et ce genre de choses, bien qu'il ne mange plus kosher depuis son départ de New York. • Parle couramment Yiddish, anglais et allemand, aujourd’hui. Son français s’est beaucoup amélioré.  • Il a une voix très mélodieuse et est excellent au piano • C’est un rat de bibliothèque… et d’égoûts. Il aime caresser la couverture des livres. Il les dévore. Son petit appartement ressemble à l'antre d'un libraire et disquaire d'occasion, avec la poussière et le cahut qui vient avec.  Et le soir, le soir, il lui arrive de traîner dans les bas-fonds, pour s'enivrer et parfois trouver des amants...  • Sa forme animorphe lui permet de bien connaître le réseau d'égouts de Helsinki où il lui arrive d'errer. Il y a ce vieil entrepôt désaffecté où il cache toujours des vêtement de rechange dans un sac en plastique, pour mieux passer de la vermine à l'homme. Une habitude qu'il a gardé de la fin de son adolescence et du début de sa vie adulte, à Williamsburg  • Certes, les cyber-cafés de New-York lui ont ouvert le monde et l'ont sauvé de son milieu... Il préfère de loin le papier. Il sait googler et a une adresse mail, comme tout le monde. Mais c'est tout. Son téléphone? Un bon vieux flip-flop. Il peut recevoir les textos et appeler... et ça lui suffit.

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Dernière édition par Isaiah Blumenberg le Mar 8 Fév - 6:28, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Les étoiles filantes du Chien de l'Espace   Les étoiles filantes du Chien de l'Espace Icon_minitimeMar 8 Fév - 3:42

Aengus Mørken
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Caractère / Anecdotes

Solitaire et introverti : Aengus n’est pas très loquace, en général. Il préfère de loin qu’on le laisse tranquille avec sa pinte, son livre ou son cahier de dessin.
Colérique et impulsif : Il y a toute cette rage qui est palpable, chez Angus. Un rien peut le faire exploser. Il a souvent pris de mauvaises decisions par impulsion et n’en est pas à sa première bagarre, loin de là.
Râleur : Aengus n’est pas la personne la plus positive d'Helsinki. Il râle beaucoup. Sur les mauvais locataires, surtout. Sur le trafic ou sur les averses soudaines qui le prennent par surprise. Sur le prix de la bière et des clopes.  Sur tout, en fait. Mais sous ce côté grincheux se cache un bon coeur.
Protecteur et emphatique:  Aengus ne fait pas confiance aux gens facilement. Mais serait prêt a protéger bec et ongles ceux qu’il aime. Il a beau avoir mauvais caractère, il se dévoue quand même pour ceux qui l'ont difficile.
Direct : Le jeune homme ne passe pas par quatre chemins pour dire ce qu’il a dire, bon ou mauvais. Cela lui a valu quelques bonnes baffes.
Créatif : Aengus se débrouille bien en dessin. Ça l’apaise de dessiner. Il a également une excellente oreille musicale et chante plutôt bien... mais vous ne l’entendrez jamais chanter. Oh non... Il a un véritable talent pour la guitare et le violon et joue parfois dans un p'tit band amateur de Death Metal. Il n'en parle pas mais il a vraiment une fibre sensible pour tout ce qui est art et musique.
Débrouillard : Aengus vit dans le système depuis ses onze ans et seul depuis ses seize ans. Il a fait ce qu’il fallait pour survivre, que ça soit légal ou non. Il travaille comme peintre. Il sait egalement reparer des trucs, faire un peu de plomberie et des petits travaux en tout genre. Il fait tout de même pas trop mal la cuisine, pour le peu de moyens qu’il a.
Intelligent : Nombre de gens le prenne pour un parfait abruti et c'est pas lui qui va tout faire pour leur dire le contraire. C'est parce qu'il ne parle pas beaucoup. Ça l'arrange, on le laisse tranquille. Mais Aengus est bien plus intelligent qu'il n'y parait. Un ou deux professeurs lui ont déjà dit plusieurs fois qu’il aurait pu faire des études supérieures de haut niveau. Il lit énormément, sur beaucoup de sujets et adore particulièrement l’histoire et la philosophie. Il pourrait en parler pendant des heures.




Gus

23 décembre 1991

Trømsø

C'pas assez évident, ducon?

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Dylan Sprouse
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Histoire

tw : abus, drogue, violence, perte d'un enfant, insultes, homophobie, racisme

NILS Au départ, y devait y avoir Nils, Lars et ta mère. Juste ça. Juste ça, Aengus. Une enfant d’seize ans, engrossée par un étranger, et ses deux p’tits bébés. Ta mère, elle v’nait du Nord. Plus nord encore que Tromsø. Et là-bas, les filles qui s’offraient en dépit de leur honneur n’avaient plus leur place. Tu devais partager l’espace avec Nils. Ta moitié. Ta vraie de vraie moitié. Plus que toutes ces anneries d’âme-sœur. Ta moitié, Lars. Mais Nils, y est né avec les lèvres bleue et l’cœur à moitié mangé. T’as encore la photo, dans ton portefeuille. Toi, tout cramoisi et l’bébé à côté, tout bleu. Tout mort déjà. Paraît tu l’as bouffé tout rond avant même qu’il naisse. Que ça arrivait souvent, ent’ jumeaux identiques. Que l’un sappait l’autre, comme un prédateur. Ta mère… ta mère voulait pas y croire. Oh! Elle voulait pas y croire. C’t’était pas son bébé. C’t’était pas Nils. Tu sais juste qu’on l’a internée un peu avant qu’elle comprenne. Avant qu’elle comprenne que t’étais la sale p’tite bête qui lui avait volé son ange. Son p’tit ange. Elle a finit par t’appeler Aengus. Le « e », c’est d’esthétisme, tout l’monde le sait. Ça a pris des jours pour qu’elle t’donne enfin un nom. Personne n’est dupe, elle a prit l’premier mot qu’elle a vu à la télé, dans une pub. Et ça t’allait bien. T’étais tellement en colère. Tu criais tellement fort. Tellement fort pour qu’on t’redonne ton frère. On sépare personne d’sa moitié. Personne. Même pas les foutus cannibales. Elle t’en veut. Elle t’en veut, vraiment.

BARNDOM Tu t’souviens plus des années à Tromsø. T’étais trop p’tit. Tu t’souviens plus tellement des années à Oslo non plus. On v’nait à peine d’t’apprendre l’alphabet qui fallait encore déménager ailleurs. Dans une ville au sud, trop chaude pour toi en été, où on ne parlait pas exactement c’qui t’avait été appris. À défaut d’parler comme les autres, c’est là que tu t’es mis à causer avec tes poings. Ta mère dormait toute la journée. Elle portait parfois l’rasoir sur ses cuisses et t’laissait d’vant la cuisière à gaz, avec tes raviolis du chef Boyardee en conserve et un « Arranges-toi » qui claquait plus que ses gifles qu’elle te foutait, quand ça allait pas. Ta mère qui partait toutes les nuits et revenait à l’aube, pour te payer à manger, à c’qui paraît. Parce que t’étais insatiable et qu’tu finirais par la bouffer, elle-aussi. Les Jules apparaissaient et disparaissaient à la première de tes crises. Même les clients s’r’habillaient lorsque la rage s’emparait d’toi et qu’tu contôlais plus l’immense vide, dans ta poitrine. Tu faisais pas exprès, Aengus, pourtant. Tu l’aimais ta mère. Tu l’aimais fort. Plus que tout au monde, dans c’temps-là. Pourquoi ta mère ne comprenait pas? Pour elle ne comprenait pas que Nils te manquait, à toi aussi? Qu’il t’arrivait d’le voir du coin d’l’œil, comme une ombre dans la fenêtre et dans les flaques d’eau avec ses lèvres toutes bleues? Ça t’as pris du temps. Du temps pour comprendre que si tu voulais survivre, fallait qu’tu t’calmes. Un peu. Juste un peu, Aengus. Et qu’il fallait garder tout ça pour toi. Alors tu t’es emmuré dans ton silence et tu t’es mis à finir les fond d’vodka qui te tombait sous la main.bus elit at felis suscipit posuere. Nunc pretium est erat, a fringilla odio aliquet dignissim.

ERIK Erik Lekönnen. C’tait son nom. Tu t’souviens, la première qu’il est débarqué, pour emmener ta mère au restaurant. T’avais huit ans. T’étais gêné. Intimidé. Tu pipais pas mot. Il était tellement différent de tout c’que t’avais vu avant. Il était grand. Il était fort, il puait pas l’alcool et il avait des sous. Il s’penchait vers toi pour t’faire des clins d’œil et t’parler d’sa superbe moto et d’te demander si tu voulais pas faire un tour, pendant qu’ta mère s’faisait belle. Juste lui et toi. Juste lui et toi. T’as à peine eu l’temps d’cligner des yeux qu’il la mariait, ta mère, et qu’t’avais enfin un père. Mais ça n’a pas duré. Oh non, ça n’a pas duré. C’comme le lynx qui s’cachait en toi, Aengus. Erik, lui, dissimulait un monstre. Un monstre assoiffé d’ta p’tite gueule d’ange, d’ta solitude et d’ton innocence. T’as enduré tout ça, derrière tes propres murailles. Ces choses qu’on faisait pas à un enfant, de huit ans. De neuf ans. Ni de dix ans. T’as pincé les lèvres. Pour ta mère. Juste pour ta mère. T’as serré les dents jusqu’à ce que les crocs poussent et que les os craquent. Et tu lui as bouffé la tronche, au croc-mitaine. Et tu l’as gardé en toi. Il part plus de ta tête, maintenant, Erik. Tu ne sais plus c’que ta mère a dit à la police. Y ont crus à un pit-bull. Un chien égaré. Mais c’était trop tard. Les services sociaux sont débarqués  pour t’arracher de ta mère. Cette mère que tu voulais tant protéger d'elle-même, du haut de tes dix ans..

RYAN T'avais déjà cassé l'bras du p'tit morveux d'ton âge de la famille d'accueil précédente, fait saigner à peu près tous les nez des autres gosses qui t'faisait chier, mis l'feu à la poubelle du toubib qu'on te forçait à voir pour parler d'Erik, vidé à toi tout seul une bouteille de scotch pur malt qui devait bien valoir 3000 euros et fait deux fugues, dont l'une d'un bout à l'autre du pays, pour essayer d'r'joindre ta mère à Helsinki. T'avais onze ans, Aengus et tout l'monde était déjà à bout. Même toi. Tout l'monde sauf Ryan et Linda. La travailleuse sociale a dû s'dire qu'ils étaient tarés, ces deux-là, quand ils ont insisté pour te prendre avec eux dès qu'ils t'ont vu. Ryan était américain. Un ancien musicien d'blues très connu. Y v'nait d'New Orleans. Il buvait comme un trou, fumait comme une cheminée et mangeait que du fast-food et des trucs gras, au grand dam de Linda qu'était grano. Ryan, c'était une montagne de bienveillance, de rire, de musique et de gras. Parce que la vie était trop courte pour passer à côté. Linda, c't'était son 3e mariage et ils s'entendaient bien tous les deux. La fille de Ryan était morte avant ses 21 ans d'la leucémie et il l'adorait plus que tout. Même si elle était thérian et pas lui. C'est lui qui t'as appris à parler anglais. C'est lui qui t'a mis une guitare et un archet entre les mains. C'est lui qui a acceuilli le lynx en toi et qui lui a appris à chasser et à socialiser un peu. À redevenir humain. En deux ans, tu t'es transformé. Tes notes ont frisé la perfection. Tu ne buvais plus en cachette. Bordel... tu t'battais même plus! Ils ont essayé d'inviter ta mère. Pour Noël. Pour ton treizième anniversaire. Elle est jamais venue. Jamais. Tu t'souviens d'la colère de Ryan. Sa déception, sa rage. Les larmes de frustration qui coulait sur ses grosses joues. C'est là qu'ta mère a arrêté d'être ta mère, Aengus. C'est là qu'elle est devenue simplement Anja. Trois semaines plus tard, Ryan faisait un AVC et perdait toutes ses facultés. Linda pouvait plus s'occuper d'toi toute seule. Elle pouvait pas gérer cette colère que tu r'sentais. Cette colère noire contre Ryan et ses mauvaises habitudes. Elle ne pouvait plus s'occuper de toute cette rage d'avoir encore perdu un morceau important d'toi. Elle est partie à New Orleans, pour que Ryan meure chez lui, auprès d'sa fille chérie. Toi, t'es r'tourné dans l'système et tu t'es enfoncé à nouveau. T'étais en prison, quand elle t'a appelé pour t'annoncer le décès d'son mari, huit ans plus tard. T'a raccroché sans rien dire. Elle t'envoie toujours des cartes d'anniversaires et des cartes postales toutes colorées avec des magnolias et des palmiers d'sus. Avec des mots gentils, encourageants et sans jugements. Un jour, t'iras à New Orleans. T'iras lui dire merci. T'iras la serrer dans tes bras et pleurer Ryan. Même si c'est trop chaud pour toi. Un jour.

LA CAGE Le système t'a vomi comme un élément toxique, après une énième fugue, à 16 ou 17 ans. T'es r'tombé sur tes pattes. Tu r'tombes toujours sur tes grosses pattes. Comment t'es entré dans toutes ces conneries de Skinheads d'extrême-droite à la con? Tu sais plus trop aujourd'hui. Parce que t'étais stupide, c'est tout. Parce que tu voulais t'fondre dans quelque chose. T'oublier. Avoir une famille. Même si elle aussi dysfonctionnelle que celle qui t'avait vu grandir.  À chaque fois qu'tes yeux s'laissait aller sur le cul d'un mec, Erik riait dans ta tête. Il riait fort. Tellement fort. T'avais tellement de colère, tellement de honte en toi qu'tu t'étouffais avec. Alors tu l'as dirigée vers les autres. Tu t'es rasé l'crâne, t'as mis tes DocMartens et tu t'es mis à haïr tout c'qui t'ressemblais pas. Tout c'qui était faible. Faible, faible, faible. Tout c'qui était toi, au fond. Tu prenais n'importe quel boulot qu'on voulait bien te donner, sans diplôme, sans classe. Tu travaillais comme plongeur dans cette taverne, quand c'est arrivé.  L'mec ivre fulminait parce que tu t'étais interposé entre lui et la fille qu'il harcelait. Et les insultes se sont mises à fuser d'une part et d'autre. Des trucs laids. Des trucs moches. Tu l'as traité de terroriste et de toutes ces choses immondes qui s'disent d'puis le 9/11. Il t'a traité d'sale p'tit pédé. Il a dit qu'tu d'vais t'en prendre plein l'c.... à moins qu't'étais l'genre à préférer les mômes? Il a fallu trois policiers pour t'arrêter, Aengus. Trois. Et un coup de teaser dans l'dos. Y avait plus d'os. Y avait plus de dents. Juste tes poings en sang. Personne a voulu t'croire, quand t'as dit au jury qu'la couleur d'sa peau avait pas d'importance. Personne. On ne voyait que le monstre. Et, aujourd'hui, tu comprends. C'pas parfait. Y t'reste encore certains travers. Mais t'as eu l'temps d'réfléchir un peu. T'as eu sept ans. T'aurais dû en avoir dix. Sept ans à tourner en rond, au fond d'ta cage. Sept ans, prisonnier d'toi-même.  Prisonnier d'Erik et d'sa voix, dans ta tête. Prisonnier dans ta peau d'humain. T'as cru qu'tu allais devenir fou. Complètement fou. Et on t'a fait une proposition qu'tu pouvais pas r'fuser, pour retrouver ta liberté.

ANJA Tu t'souviens d'l'odeur de désinfectant qui t'soulevait l'coeur. Du siège incorfortable sur lequel l'infirmière t'avais dit d'poser ton cul. C'te cinglé avec sa jaquette à moitié ouverte, qui passait et r'passait en face de toi, en parlant de Dieu et d'sa merde. L'toubib a fini par t'ouvrir la porte de son bureau, pour discuter. Pour discuter d'ta mère. Ça faisait quinze ans qu'tu l'avais pas vue. C'la première fois qu'on en parlait aussi gentilment, d'Anja. Aussi doucement. Psychose post-partum sévère mal diagnostiquée. Trouble borderline, probablement. Syndrome post-traumatique complètement négligé par le corps médical. Toxicomanie, alcoolisme. Elle avait essayé d'prendre un bébé dans une pouponnière, il y a deux ans, en menaçant l'personnel de pas toucher à son Nils. C'tait la première fois qu't'entendait qy't'était qu'un gosse, à l'époque. Qu't'y étais pour rien et qu'on aurait pas dû vous laisser seuls, elle et toi entre les griffes de prédateurs comme Lökennen. Mais c'était trop tard, maintenant. Qu'elle allait un peu mieux et qu'on pouvait plus la garder. Plus de place. Et qu'c'était ta responsabilité, maintenant.

NILS Tu r'tombes toujours sur tes pattes. Ou presque. T'as survécu à la maison d'transition. Aux tests d'urines. Au couvre-feu. Tu t'es trouvé de p'tits boulots, de ça et là. Rarement d'quoi d'bien payant. On t'a approché pour une espèce de réseau de proxénétisme. Parce que y a pas mieux qu'une fils de p*** pour en reconnaître une et gagner sa confiance. T'aime pas ça, Aengus. T'aime vraiment pas ça. Mais au moins, elles font pas l'trottoir, comme ta mère, à l'époque. Elles sont pas toutes seules, avec des types qui leur fout une pointe de couteau sur la gorge. C'est c'que tu t'dis. Tu préfère faire d'la peinture. Tu préfères qu'on t'foute la paix. Tu préfères être dans ta tête, à rêver d'paysages nordiques, d'bateaux de pêche, à rêver d'cette p'tite famille que t'aurais, avec des p'tites têtes blondes comme la tienne, riant dans l'vent et dans la neige et d'une gonzesse aimante qui s'occuperait bien d'tes enfants. De tes p'tits chatons. Ton premier fils, tu vas l'appeler Nils. Et il aura pas les lèvres bleues. Il va être grand et fort. Et en vie, surtout. Tu l'as tatoué sur l'coeur. Comme une promesse. Tu rêves de c'qu'aurait été la vie, si ton frère avait été là.   Tu rêves d'tes mains sur des corps musclés et puissants. Sur ces lignes droites et ces corps sveltes que tu croise, parfois. D'l'amour et c'que ça pourrait r'sembler. Au moins, t'es libre. T'es libre, Aengus. Tu peux t'envelopper de ton pelage et du froid de l'hiver que tu aimes tant.

Tu essuie ton pinceau et tu grimaces. T'as fait une job de merde, c'coup-ci et t'es pas fier de toi. Tant pis. Et t'es là, sous la pluie à attendre. Tu vois pas les phares, tu les vois pas tout de suite avec toute cette flotte qui t'noie la vue. T'as failli t'retrouver sous les roues. Et puis y a c'visage, derrière la vitre. C'te gueule d'ange que tu connais trop bien. Avec la pénombre, on dirait presque qu'les lèvres sont bleues. Et la voiture repart dans la nuit.

VARIATu fais fréquemment des crises de panique. Elles te prennent d'un coup, sans crier gare et c'est comme si tu allais mourir, à chaque fois. • Tu fais aussi de l'asthme assez sévère, depuis que tu es bébé. Tu as toujours ta pompe de Ventolin sur toi. Ça ne t'empêche pas d'fumer un paquet d'clopes et un ou deux joints par jour. • Pas b'soin d'parler de ta consommation d'alcool. Ta mère est alcoolique u bois depuis que t'as huit ans. Faut pas d'mander à un chat de s' tansformer en chien. • Il t'arrive de faire d'la coke. Une mauvaise habitude de prison. Pour l'instant, c'est maîtrisé. Et ça t'permets d'bosser plus fort. Pour l'instant. • Tu t'débrouilles très, très, très bien à la guitare et aussi ridicule que ça peut sembler, au violon. T'as un talent inné et un doigté d'génie, pour un gosse qui n'a jamais été encadré. T'écoute surtout du métal. Du black métal. Du death métal. Mais quand tu es seul, il t'arrive souvent de t'mettre du blues. Pour Ryan. • Tu rêves un jour d'aller à New Orleans, même si tu sais très bien que tu serais incapable d'en tolérer la chaleur • On a vraiment besoin de mentionner que ta saison préféré, c'est l'hiver? Tu peux passer des heures et des heures dans l'froid. • T'en as eu des copines. T'en a encore. Tu vois c'te fille que t'as sorti d'la rue, de temps en temps. Tu ne l'admetteras jamais mais c'pas vraiment les filles qui t'branche. C'est les mecs. • T'es l'premier à sortir les dents et les griffes. T'es souvent l'premier à frapper. Premier à feuler. Pour un as de trop aux cartes, pour un dé pipé, pour un r'gard de travers et un mot d'trop. Les mecs, y t'connaissent. On s'la joue pas, avec Aengus Mørken. Mais jamais au grand jamais tu ne cogneras sur une fille. Jamais.

HISTORY OF VIOLENCE Tu avales une gorgée de bière et te remet au travail. Ciccone te l’a bien dit, au téléphone. Il faut que le logement soit prêt pour 7h tapantes demain matin. Un couple d’immigrés serait intéressé à le prendre. Ce sont toujours des immigrés qui prennent ces trous à rats. Des immigrés paumés comme toi et ta mère quand vous êtes arrivés à Helsinki, il y a 24 ans. Encore aujourd’hui, tu n’arrive même à comprendre d’où elle avait sorti le fric pour se payer l'trajet pour se rendre jusqu’ici.

Tu lui en veux encore, pour ça. Tu lui en veux pour un tas de choses mais ça, tu ne lui pardonneras jamais vraiment. De ne pas d'avoir de souvenirs de tes origines. Tu la fantasme encore, de ta Norvège natale. Ta vieille a grandi sur l’île de Sørøya, à ce qu’il parait. T’aurais pu y être. Des falaises escarpées où se jette la mer tumultueuse. Des paysages à couper le souffle. Une mer déchainée, comme toi et sans pitié. Des bateaux de pêche où t’aurais pu travailler. Des sols arides et de petites maisons, peintes à la chaux isolées dans la lande. Et le silence… le silence…

Mais tu ne verras jamais plus la Norvège maintenant. Ni New Orleans, d'ailleurs. Parce que t’es coincé ici avec ta mère. Avec ses comportements erratiques. Avec sa santé mentale et ses dettes. Les tiennes, maintenant. Avec son alcoolisme. Avec sa dépendance à l’héro. C’est un juge de Uusimaa qui a décidé ça. Tutelle machin-chouette. T’étais sa seule famille, après tout. Et puis ton avocate assignée t’a murmuré à l’oreille que t’avais pas vraiment le choix, si tu voulais ta liberté conditionnelle.

Remarque, t’es pas mieux non plus, champion. Les chats n'donnent pas des chiens, hein? Et puis, il parait qu’on ne peut pas vraiment faire de tourisme, avec un casier judiciaire.

Tu écrases la canette entre tes doigts et tu la jette négligemment dans un coin de la pièce. Tu inspires par le nez. Une fois, deux fois. Pour calmer la rage. L'énième crise de panique qui s'pointe, dans ta poitrine. Puis tu te penches et trempe minutieusement ton rouleau dans la peinture et l’applique sur la tache de moisissure, en face de toi. Il faudra deux couches. Merde.

Les anciens locataires ont laissé l’appartement dans un état lamentable. C’est eux, qui ont oublié la bière, dans le frigo. Un pack de douze. C’est juste assez pour la journée que t’as eu. Il a fallu déboucher les toilettes bordel. Ils ont été foutus à la porte ce matin. Ciccone ne blague jamais avec le loyer. Jamais.

La musique de Windir à fond dans les oreilles, tu appliques la première couche de peinture blanche. Ça te calme, la peinture. Ça apaise toute cette colère en toi. Ce vide. Ce putain de vide.

T’as grandi au milieu des bouteilles de bières et des bouteilles de mauvaises vodka. Entre les seringues souillées et les Jules de ta mère. Entre la culpabilité viscérale et les fabulations. T’as grandi avec ce polaroid auquel tu t’accrochais comme une peluche. Deux nourrissons de quelques heures, côte à côte. Toi, l’ainé de douze minutes, tout cramoisi à gauche. L’autre, ton frère jumeau, tout blanc, les lèvres déjà bleues à droite. Ils lui ont donné ça, à ta mère, à l’hôpital. Pour aider à faire le deuil post-natal. Pour qu'elle s'fasse enfin une raison. Elles était toute seule, à 17 ans, avec toi et cette photo. Ton père était parti depuis l’immaculée conception. Vous deviez vous appeler simplement Lars et Nils. Parait tu l'as bouffé, ton frère. Comme un cannibale. Elle t’a donné le premier nom qu’elle a vu aux nouvelles, à la place, parce que ton frère n’était plus là et que rien ne rimait plus. Elle t’en a voulu longtemps, ta mère, pour ça.

Longtemps.

C’est quand elle a vu la bouillie qui restait du beau visage de son mari, quand elle a vu l'chaton et sa gueule sanguinolente... et quand elle a compris qu'c'tait toi qui avait encore bouffé c'qu'elle croyait aimer... quand elle a compris vos p'tits secrets à Erik et toi, quand elle a compris l'horreur et la douleur qu'elle refusait d'voir depuis deux ans... elle a fait la meilleure chose qu'elle pouvait pas faire. Elle a choisi entre lui et toi. Elle t’a abandonné entre les mains des services sociaux. Ça aurait pu être pire. Tu avais dix ans. Les familles d’accueil ont fait de leur mieux. T’as juste trop de colère en dedans, c’est tout. Il te manques un morceau. Ta moitié. Tu le sais, maintenant. Tu le sais que si t’avais fait des efforts pour t’en sortir plus tôt, t’aurait pu aller à l’Université. T’es assez intelligent pour ça, on te l’a dit. À l'Université d'Helsinki. À Oxford et en Norvège. C’est cette thérapie qu’ils t’ont obligé à passer quand t’as failli tuer c'mec à coups de poing, parce qu’il t’avais traité de pédé. T’as même admis, sur le bout des lèvres, que tu rêvais souvent d'corps masculins, entre tes doigts. Malgré tout ce qu'Erik t’a fait. Malgré la honte. Tout ça. Malgré la trouille que ça te donnait d’finir comme lui. Tu sais, maintenant, que tu n’es pas comme lui.

Mais c't'une chose de comprendre. C'en est une autre d'accepter.

Faut pas le dire aux potes. Faut pas l'dire aux potes. Faut l'dire à personne.

T’as failli aller à l’ombre pour longtemps, vieux, et tu le sais. C’est sans doute pour ça qu’on t’as mis ta propre vieille sur les bras. Pour purger le reste ta peine. Les voisins se plaignent qu’elle fait trop du bruit et qu'tu leur fous les j'tons, toi et ta réputation. Toi et ta sauvagerie. Ils ont pas à chialer. Tu débouches leur putain de toilettes.

Il est 3h du matin et t’es rompu. T’as mal partout. Tu n’as pu donner qu’une couche et ça pue l'chimique, dans l’appartement. T’as oublié de bien ouvrir les fenêtres. T’aime pas ça, faire le travail à moitié. Tu le sais, que ce sont de pauvres gens qui veulent juste s’en sortir. Comme toi. Mais les nouveaux locataires feront avec. Comme s’ils avaient le choix, hein! T’es un peu saoul, avec la fatigue, les effluves de peinture et ce pack de bière. Juste un peu saoul. Tant pis. T’as appelé ton dealer et il t' a donné rendez-vous, au coin de Aleksanterikatu. Parce qu’un locataire d’un autre immeuble situé à l’autre bout d'la ville va t’appeler dans 3h, pour déboucher son évier. La coke te tiendra un peu réveillé.

Es-tu si différent d'ta vieille? Si différent d'Erik? Les chats ne donnent pas des chiens, après tout.

Il pleut des cordes et tu vois à peine. Tu vas être encore malade. Ces temps-ci, ton système immunitaire est au abonné absent. Mais que fait Sami, bordel? Tu t’avances sur l’avenue pour vérifier. Tu as hâte de rentrer chez toi. Même s’il faudra forcer ta mère a regagner son lit et s'assurer qu'elle ait pris ces médocs qui coûtent la peau des fesses. Tu t’avances et tu recules, juste à temps pour éviter le taxi qui s’arrêtes au feu rouge. Le chauffard, il t’éclabousses, bordel. La colère grimpe d’un coup, sans crier gare. Tu te rues sur la voiture et tu assène trois fois ton poing sur la vitre du passager. Putain de connard!

Et puis, tu t’arrêtes, stupéfait, le poing en l’air. Le type en costard taillé sur mesure, sur le siège arrière te dévisage de la même façon que toi. Aussi épuisé qu'toi. La terreur dans les yeux et la bouche entrouverte. Les mêmes yeux que les tiens. La même bouche que la tienne. Les mêmes pommettes, la même putain d'gueule d'chérubin. La seule différence, c’est les cheveux. Sombres alors que toi, ils sont blonds. Mais c’est une teinture. tu le sais. tu le sens. Juste une teinture. Le reste est trop frappant. T'hallucines, Aengus. T'hallucines. Le feu change et le chauffeur appuie sur l’accélérateur, pour se débarrasser du taré que tu es.

Le taré que tu es, oui. Le fou furieux qui gueule comme un perdu, sous la pluie, le nom de son frère jumeau, mort depuis 30 ans.

Nils.



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MessageSujet: Re: Les étoiles filantes du Chien de l'Espace   Les étoiles filantes du Chien de l'Espace Icon_minitimeMer 9 Fév - 10:12

Jean-François Crane
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Caractère / Anecdotes


« Je ne sais pas quoi vous dire. J’ai… j’ai peine à croire qu’on parle vraiment de lui. Il avait une imagination débordante, une sensibilité à fleur de peau, une curiosité sans borne. Il s’extasiait devant tout et voulait toujours aider. C’était… c’était un bon petit, vous savez? Mais après la mort de son père, il n’a plus jamais été le même. Quelqu’un peut m’expliquer ce qu’il s’est passé? Que s’est-il passé avec mon p’tit Jeff?
- Lucy Blanchard, tante

« J’ignore comment ce gars a passé les tests psychologiques de recrutement. Je l’ignore. Mais il parait qu’il les a passés avant de disparaître. Certains officiers disent qu’il était different, avant de prendre ce congé et d’partir on-ne-sait-où. On aurait jamais dû permettre ça. On ne s’engage pas dans l’armée pour s’éclipser quatre mois plus tard. Peu importe le prétexte. Mais ce gars-là n’a aucune loyauté, envers personne. Aucun esprit d’équipe. On peut pas envoyer un type pareil en Afghanistan. Vous vous imaginez ? Mes gars ont besoin d’un camarade, d’un frère. Pas d’un type qui va leur tirer dans le dos. Crane est un rebelle qu’il n’en fait qu’à sa tête. Il est toujours à questionner et questionner encore l'autorité et s’interesser aux trucs les plus morbides. J’veux plus jamais voir un type de c’genre dans ma garnison. Un jour, on retrouvera sa tête sur la première page d’un tabloïd. »
- Mark Osborne, lieutenant, 4th Marine Division

« Jeff… Jeff est un excellent journaliste d’enquête. Ne me faîtes pas dire le contraire. L’article sur les abus dans l’armée finlandaise qui a fait un tollé, l’année dernière ? C’est de lui. L’autre sur la corruption de l’ex premier-ministre ? Encore de lui. On n’en a pas de meilleur, ici. Et un photographe hors pair qui sait capturer le moment. Il a une des plus belles plumes que j’ai vues. Il a vraiment le sens de la nouvelle, le sens du scoop. Il a énormément d’intuition.  Vous savez ce que je crois? On aurait dû le mettre à la nécrologie. Ce type sait comment émouvoir les gens… Et malgré tous ce que mes collègues disent… je sais qu’il est très empathique. Trop même. Plus que vous ne le croyez. Et c'est ce qui le perd. Ça, et son acharnement. Vous savez combien le journal a dû payer, en dédommagements, à cette compagnie pharmaceutique, à cause de lui ? Il faut savoir décrocher, à un moment donné. Il faut savoir séparer les rumeurs de la réalité… et Jeff… Jeff était incapable de le faire. Pas en ce moment, en tout cas. C’est triste mais il ne fera plus jamais partie du Bureau d’Enquête de notre journal. Et c’est pourquoi j’ai choisi de le limogier. Il reste aux faits-divers. C’est mieux pour tout le monde. Et il fait un excellent travail au Helsingi Saromat, lorsqu’il est encadré correctement. »
- F. Nielsen, redacteur en chef du Helsingi Saromat

«  Non mais qu’est-ce que vous me voulez, encore ? J’étais en stage aux USA et je me suis fait avoir, c’est tout ! Oh ! Ne vous laissez pas berner, hein ! C’est un beau-parleur ! Il va vous faire les yeux doux pendant quelques mois, il va vous faire un gosse et la prochaine chose que vous saurez, c’est que vous êtes toute seule à changer les couches ! À croire qu’il ne m’a épousé que pour avoir sa citoyenneté finlandaise et son visa de travail ! Le boulot, le boulot, le boulot ! Il n’y a que le boulot qui compte pour lui ! Et sans doute sa maîtresse. Je suis sûre qu'il a une maîtresse, ce salaud! Il a de l’ambition, Jeff et ça faisait rêver. Un jour, il va se rendre compte qu’il a tout gâché. Un jour, il va se rendre compte qu’il pourra jamais plus le voir grandir, son gosse. Un jour, il va se rendre compte qu’il a perdu son propre fils. Et ce sera trop tard, je vous le dis-moi. Notez ça. »
- Virginia Pulkkinen, ex-femme

«  Je ne veux plus JAMAIS travailler avec ce type! JAMAIS! Il m’a dit que je n’étais bonne qu’à faire le café ! Il m’a traumatisée ! Bonne à faire du café ! Moi ! Je n’ai plus jamais retouché un crayon depuis 2008! Comment a-t-il pu me faire ça ? À moi ! Il sait qui il est, mon grand-père? Il est abject, condescendant et d’une méchanceté sans nom. Comment peut-on faire des blagues aussi mesquines sur les rêves des gens, comme ça ? Comment peut-on être aussi insensible à la mort ? C’est un charognard !  »
- Maud Benson, ex-stagiaire du Times-Picayunes et petite-fille de Thomas Benson, propriétaire des Saints

« Je le vois jamais. Alors j’peux pas vous dire. Je peux retourner jouer à Pokémon, s’il-vous-plait ? »
- Noah Pulkkinen-Crane, fils



Jeffrey ou Jeff

7 octobre 1983

Baltimore

Bisexuel

Divorcé

I'm bilingue

Adam Driver
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Histoire



HISTOIRE

Introduction • Baltimore Police Department | 3 juillet 1983, 07:56. Le département de Police de Baltimore tient à féliciter le sergent Allan Walter Crane ainsi que son épouse, Jane, pour la naissance de leur premier enfant, né durant la nuit. L’enfant et sa mère se portent bien et regagneront bientôt leur nouveau domicile, à Locus Point.
Notes : S’était-elle rendu compte que seul le salaire d’un officier de police de Baltimore ne pouvait pas acheter une maison de ville à Locus Point en moins de six mois? Tu as essayé d’aborder plusieurs fois la question mais ta mère a toujours refusé de l'admettre. J’imagine qu’elle était bien trop heureuse de laisser son emploi de vendeuse de chaussures au Hollinswood Shopping Center. Rien à rajouter.

Savagely killed in duty. •Baltimore Sun | 17 septembre 1988, 04:34. FLASH NEWS. Un officier de la police de Baltimore, le Sergent Hugh Coleman, vient d’être abattu de sang froid en face du J Brown Jewlerers, lors d’un appel de service. Le suspect serait un individu de race noire, d’un mètre 80, vêtu d’un t-shirt blanc et de jeans. D’autres informations à venir.
Notes : L’individu « de race noire » n’a jamais été retrouvé. Jamais. Il a pourtant tenu en haleine toute la Baltimore blanche pendant trois mois. L’incident a accentué les tensions raciales de la ville et reste un de ces « cold cases » que l’histoire préfère oublier. Le croquemitaine qui nous mettait au lit à 19h. L’homme noir. En relisant les archives du Baltimore Police department, les témoignages du sergent Allan Walter Crane ne font aucun sens, pour qui prend le temps de bien lire. Coleman n’a pas été tué par inconnu. Est-ce pour ça que Allan Crane a changé, du jour au lendemain? Parce que qu’il devait faire taire son propre partenaire de toujours, son meilleur ami, sur ses pots-de-vins et ses traffic?

Medical Notes • Baltimore VA Medical Center | 21 octobre 1989, 23 :06. Jeffrey Allan Crane. 6 ans. Père : Allan Walter Crane Mère : Janet Crane, née Blanchard. Fracture du radius droit. Échymoses à la pommette gauche. L’enfant aurait tombé dans les escaliers. Surveiller signes d’hyperactivité. Prescription de Ritalin. 10mg.
Baltimore VA Medical Center | 16 janvier 1991, 20:49. Jeffrey Allan Crane. 8 ans. Père : Allan Walter Kane Mère : Janet Crane, née Blanchard. Fracture de deux côtes, côté droit. Temps de repos : 2 mois. Jouait au hockey. Hyperactivité mal gérée, selon le père. Prescription de Ritalin. 30mg.
Baltimore VA Medical Center | 07 novembre 1992, 00:04. Jeffrey Allan Crane. 9 ans. Père : Norman Walter Kane Mère : Jane Kane, née Blanchard. Brulure au deuxième degré, flanc gauche. Fer à repasser sans surveillance. Forte odeur d’alcool, dans l’haleine du père. Ai logé un appel au DSS, sans retour.
Notes : Sans commentaire.

Murder on Reynold Street : Police officer executed in front of his house • Baltimore Sun | 16 juillet 1994, 16:43. FLASH NEWS. Un policier aurait été abattu à même son domicile, au coin de Reynold Street et de Clement Street East. La mafia serait peut-être impliquée. D’autres détails à venir.
Notes : C’était plus facile de prétendre n’avoir rien vu. De s’être terré dans le garde-robe de la chambre des maîtres. Ils ont pourtant passé des heures et des heures à te questionner. Tu n'as rien dit. Tu avais peur mais tu n'as rien dit. Tu sais qui a fait ça. Mais tu n'as rien dit. Il te reste deux clichés. Deux polaroids prises sur le vieil appareil que ta tante t’avait donné, pour ton anniversaire. Juste deux. Du rouge et de la cervelle étalé sur la moquette de l’entrée. Avec leurs visages. Leurs visages. Coffre-fort #00989005, Royal Bank of Scotland. Pass : ********.

Gruesome murder in New Orleans East • Times-Picayunes | 5 Mars 1995, 4:02. Dans un acte d'une répugnance sans nom, même selon les standards du département de la Police de New Orleans, une policière a tiré à bout portant dans le crâne de son ancien partenaire, alors qu'elle dévalisait le Kim Ahn Restaurant, avec un complice. Deux autres civils, de la famille des propriétaires ont aussi été abattu de sang froid.
Notes : C'est la première coupure du Times-Picayunes que tu conserves. Nouvelle ville. Même histoire. Ta mère n’a obtenu aucune pension. Aucune, après qu’on ait découvert ce que ton père cachait. Et les graffitis se multipliaient, sur les murs de la maison. Alors elle s’est pliée aux supplications de sa sœur. Vous avez démménagé en plein milieu de Touro, dans un appartement modeste. Ta mère était terrifiée, tu t’en souviens. Terrifiée par tous ces noirs qui vous entouraient. Mortifiée de votre réputation et celle de ton père. Angoissée par les soucis d’argent et les immenses dettes que ton géniteur vous avait laissées. Consciente des possibles représailles qu’il pourrait y avoir, tant du corps policier que de la pègre. Elle pensait qu'on la suivait, le soir, après le travail. Elle est morte alors que tu venais à peine de rentrer à la fac, d’un cancer du sein. Toi? Toi, tu avais oublié tous tes soucis dans les grands yeux noirs et le sourire plein de dents de Lewis, le petit voisin d’à côté. Il avait un an de plus que toi et ta mère ne voulait pas que tu traînes avec une personne de race noire. Mais tu t’en foutais. Était-ce ça, l’amour au premier regard ? C’est ce que tu te demanderais, beaucoup plus tard. Vous seriez inséparables, tu le savais. À la vie, à la mort. Tu étais prêt à commencer une nouvelle vie.

Autopsie d’un effondrement • New York Times | 11 septembre 2001. 9:03. Un deuxième avion a percuté la façade de la tour Sud du World Trade….
Notes : Tu ne te souviens plus du reste. Comme des centaines de millions de personnes, ton regard était rivé sur le téléviseur. Sur ce symbole de l’Amérique, sur le point de s’écrouler. Sur ce sentiment de ne plus être en sécurité nulle part, alors que dix-sept minutes avant, vous étiez insouciants et intouchables. Il y avait d’abord eu un énorme silence, dans la cafétéria de l’université de Tulane. Puis des cris. Des pleurs. Toi, tu te sentais incapable d’émettre le moindre son. Trois mois plus tard, Lewis t’annonce qu’il rejoindra l’armée, pour défendre sa patrie, dans la foulée anti-terroriste. Peux-tu lui en vouloir? Tu t’enrôles à ton tour, malgré les supplications de ta tante et le scepticisme de tes proches. Toi qui digère si mal l’autorité et qui déteste les ordres… Tu ne peux pas t’imaginer une vie sans Lewis. Mais ton meilleur ami t’a menti. Oh ! ce n’est pas l’armée qu’il rejoint mais une banale expérience sur l’ADN, en Finlande. Peux-tu lui en vouloir, avec tout le fric qu’ils donnent. Ses parents n’avaient pas les moyens de lui payer le collège, tu le sais. Lewis rêve d’être médecin, après tout et les bourses ne paient pas tout. Tu te démolis bien comme il faut le tendon droit, en entraînement militaire et t’envole vers la Finlande, pour le rejoindre. Tu signes tous les papiers, et acceptes toutes ces conditions saugrenues, pour autant que la cour martiale ne t’attend pas à ton retour, certain de retrouver ton compagnon de toujours… et c’est l’horreur qui t’attend. L’horreur. Lewis lui n’a pas survécu, tu le sais. Tu le sens. Il ne peut pas avoir survécu sinon, il t’aurait donné signe de vie. Et c’est pétrifié et meurtri à jamais que tes omoplates craquent et que ton plumage noir apparaît, près de 13 mois plus tard. Même encore aujourd’hui, ta main tremble chaque fois que tu veux trouver les mots pour écrire tout ce que tu as vu. Tout ce que tu as vécu. Combien d’années te faudra-t-il avant de trouver le courage de vouloir foutre ces rapaces à la Une ? Lorsque tu regagnes enfin l’armée, avec des billets médicaux falsifiés, tu ne seras plus jamais le même homme, Jeff… Plus jamais.

1 dead in the attic  • « We’re facing the storm most of us has feared. » Katrina s’est mutée en catégorie 5, peu après minuit. L’etat d’urgence a été déclaré par le Gouverneur Blanco. Les citoyens doivent évacuer la ville le plus vite possible.
Notes : Tu n’étais qu’un jeune journaliste. À peine renvoyé de l’armée, à peine sorti de  l’école, mais tu es resté. Tu es resté dans ta ville, prêt à affronter l’ouragan et ses dommages. Des jours, des jours et des jours dans les mêmes vêtements. Le même foutu caleçon. Tu étais revenu une seule fois chez toi, dans cet appartement de Touro que t’avait laissé ta mère et tu avais tout perdu. Tout. Tu ne savais pas que la moisissure pouvait prendre autant de teintes. L’appartement est devenu inhabitable. Du vert dans la salle de bain, du noir dans le salon... et du blanc dans la chambre à coucher de ta mère. Le cadavre du chien de ta mère, au beau milieu de la cuisine, après des jours de chaleur suffocante. La puanteur... Le corbeau est sorti, pour faire sa besogne. Des jours et des jours à suivre les militaires – d’anciens potes à toi - dans leurs barques, au travers de ce qui étaient jadis les artères principales de la ville, alors que les gens, sur leurs toits et dans leurs grenier criait à l’aide. Tu lançais parfois un regard implorant à Fredrik, ton co-équipier. Un jeune journaliste finlandais, coincé comme toi à New Orleans, auquel tu t’étais emmouraché. Ton amant de l’époque. Fredrik, toujours au fond de la barque, qui ne te suivait jamais à l’intérieur de ces maisons maintenant putrides. Le corps auquel tu t’accrochais, comme une bouée de sauvetage, quand l’épuisement avait raison du reste.  Des semaines à dormir à deux sur un lit de camp, installés dans les locaux de fortune à demi insalubres que le Times-Picayunes avait trouvé.  À écrire sans relâche pour produire un journal décent, malgré la catastrophe, malgré le manque de matériel, malgré l'électricité fluctuante et la puanteur qui régnait partout. Malgré le manque de sommeil. À transposer par écrit les scènes indescriptibles que tu côtoyait, à rassembler les témoignages, sur ton petit ordinateur portable. À développer ces photos d’une détresse sans nom. C’était grisant, Jeff et l’adrénaline te tenait la tête hors de l’eau. Ça te faisait oublier le reste, pas vrai ? Ta consommation d’alcool avait pris des élans jamais vus. Il vous arrivait d’avoir des disputes insensées, ton amant et toi. D’en venir presqu’aux poings. Mais qui arrivait à garder le contrôle dans tout ça? Qui?
Jusqu’à ce que tu te lèves, la gueule bourrée et le pas hésitant, avec une migraine terrible. Jusqu’à ce que tu comprennes que les fichiers davaient disparus de ton ordinateur, que les enregistrements aient été effacés de ton dictaphone et que tes copies soient introuvables. Jusqu’à ce que tu te rendes compte que Fredrik ne répondaient plus à tes appels désespérés.
Et Fredrik publie son premier article, deux semaines plus tard. Avec ton matériel. Tu l’as affronté. Tu l’as dénoncé. Mais il parle déjà de ta consommation d’alcool et de tes crises de colère et de tes délires éthyliques d’expérience à tes supérieurs. On chuchote à ton sujet. Il faut dire que Fredrik a un charisme, un charme et une attitude positive que tu n’as pas. Tu t’en sors avec une note de collaboration, en bas de page. Et quelques photos à l’exposition sur Katrina au Presbytère, annexé la cathédrale Saint-Louis. Et l’homme que tu pensais aimer gagne ton prix Pullizter.

Kramer vs. Kramer • [b] Epstein Law Firm | 12 décembre 2017, 11:36. La firme de droit Epstein confirme l’instance de divorce « No-fault » pour différences irréconciliables, après 36 mois de mariage, entre Jeffrey Allan Crane et Virginia Ilsa Pulkkinen. La garde de l’enfant, Noah Pulkkinen-Crane, 4 ans, revient à la mère, avec droit de visite du père, un week-end sur deux et le jour de Noël. La pension alimentaire a été évaluée à…
Notes : Virginia n’était qu’une fille que tu voyais, de temps en temps. Une stagiaire éblouie par l’Amérique et ses excès qui devait bientôt repartir. Tu la voyais prétendre que tout allait bien. Que tu étais encore normal, encore humain. Pour te vider les couilles. Après Lewis… Après Aleksi, les mecs, c’était de l’histoire passée. Elle était jolie et ne posait pas de questions. Jusqu’à ce qu’elle te dise qu’elle était enceinte. Les premiers deux ans en Finlande ont été votre lune de miel, à tous les trois… Jusqu’à ce que les cauchemars reviennent. Et la rage. Et les plumes. Tu t’es enfoncé dans le travail et l’alcool. Elle t’accuse de l’avoir trompée. Mais ce n’est pas vrai. Il n’y avait vraiment que le scoop et l’ether.  Encore heureux qu'elle n'ait jamais trouvé ce magazine de Black Inches que tu cachais dans le fond du tiroir de ton bureau.  Tu fais bien ce que tu veux, maintenant. Tu es libre. L'anneau encore à ton doigt n'est qu'une vieille habitude. Ça met en confiance les gens. Tu peux bien baiser qui tu veux. Enfin… presque. Te retrouver dans le lit d’un homme, au petit matin te gêne encore. Et tu repenses à Lewis. À Fredrik. Tu ne veux pas savoir ce que Virginia te dirait, si elle savait que tu avais ce genre d'écartades. Tu te retrouverais sans doute encore devant le juge à voir ton ex-femme te vomir dessus et à négocier le droit de voir ton gosse.

Départ et Nominations • [b] Helsingi Saromat | Communiqué interne, 14 avril 2020, 15:07. Suite à la retraite de Kaius Niemi, en service depuis plus de 20 ans au Helsingi Saromat, nous sommes fiers d’annoncer la nomination de Fredrik Nielsen, à titre de rédacteur en chef. Après son premier stage au Helsingi, Nielsen débuté sa carrière au Times-Picayunes et a reçu un prix Pullizter pour son recueil de témoignages 1 dead in the attic. Après plusieurs années de reportage assidus au New York Times. Le Helsingi Saromat est fier de retrouver un de ses plus grands talents finlandais.
Notes : Sans commentaires.

Faits-divers • [b] Communiqué interne, 25 septembre 2020, 16:56. Veuillez noter que Jeffrey Crane, anciennement chef de la section Enquête occupera désormais le poste de journaliste de faits-divers, à plein temps, avec possibilité de remplacement aux divers sections du journal soit culture ou sports. Armo Kolli, prendra le relais. Helsingi Saromat est à la recherche d’une jeune recrue, motivée, flexible et responsable, pour rejoindre le Bureau d’Enquête. Veuillez envoyer vos candidatures au plus tard le 9 octobre 2020. Signé, F. Nielsen, rédacteur en chef du Helsingi Saromat
Notes : L’enfant de pute. Tu étais si près du but, Jeff ! Si près de les avoir, les charognards qui avaient tué Lewis! Le savait-il, Nielsen? Un pot-de-vin et quoi, encore ? Il espérait que tu démissionnes. Oh! Il espérait tellement que tu démissionnes… Presqu’an à écrire sur des manifestations d’étudiuants, à écrire sur les petits proxénètes de quartier, coincés pour des conneries et à interviewer des mégères, généreuses de leurs commentaires sur ces voisins louches, juste pour voir leur têtes sur le papier. Mais ce que tu préfères, c’est couvrir les accidents et les drames sordides de la ville. La mort, c’est ton passe-temps. Après tout, n’es-tu pas un oiseau de mauvais augure ?

Classifieds • Alcoolique. Il ne veut pas voir en face qu’il a le même problème que son père – A une excellente culture générale – Fait aussi du freelance comme photographe de presse – est vraiment un fan des travaux de Mapplethorne – Sans race ni loyauté. On l’a trop trahi. Le travail l’a rendu sardonique, désillusionné. Il vend parfois en douce un scoop pour un autre. D’une façon ou d’une autre. Il a perdu foi en l’être humain depuis longtemps. Très longtemps.  – A un humour noir et acide. On ne sait jamais s’il blague ou pas et ce qu’il dit frise souvent l’insensibilité. – Davantage attiré par les hommes que par les femmes, même s’il n’en parle jamais. On le voit pourtant souvent au bras d’une demoiselle d’un soir – est probablement un des meilleurs photographes de Helsinki et un excellent journaliste. Il arrive à tirer les vers du nez des plus récalcitrants – adore le blues, le bluegrass et la musique classique – adore le baseball – au fil des années, Jeff s'est évidemment fait quelques ennemis tant parmi la pègre que les hauts-placés, avec ses enquêtes et ses articles – Il ne vit que pour l'adrénaline que lui procure son emploi. Il a une petite radio qu'il a réussi à hacker pour obtenir les ondes du NOPD. Elle joue en continue, de jour, de soir et de nuit. – a plusieurs informateurs, tant dans la police, qu'en politique, bien qu'il déteste l'hypocrisie de ces milieux. Sans doute à cause de son père. Un ou deux petits contacts dans la pègre. – Il déteste les gosses de riches et autres personnes qui se pensent au-dessus de tout. – Ce qui le tient à coeur, bien plus qu'il ne le démontre, sont les droits des personnes racisées et les droits humains. Il a vu comment les gens de races noires étaient traitées, à New Orleans. Il a vu des choses innommables, là-bas et utilise sa plume pour défendre ces inégalités, même à Helsinki. L'injustice que vivent les gens de couleurs et qui l'enragent, au plus profond de lui-même. Même s'il affiche un certain détachement, ses écrits en disent plus longs qu'il n'y parait.






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Dernière édition par Jeff Crane le Ven 18 Fév - 7:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les étoiles filantes du Chien de l'Espace   Les étoiles filantes du Chien de l'Espace Icon_minitimeJeu 10 Fév - 9:02

Nom Prénom
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Caractère / Anecdotes

Lorem ipsum et blablablabla


Seb

1er novembre 1988

Corwyn Bay, Nord du Pays de Galles

Homosexuel

Coeur à prendre

I'm bilingue

Ben Whishaw
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Histoire

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MessageSujet: Re: Les étoiles filantes du Chien de l'Espace   Les étoiles filantes du Chien de l'Espace Icon_minitimeDim 27 Mar - 5:19

Bartosz Gustaw Wolański
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Caractère / Anecdotes

Solitaire : Tu as toujours préféré tes livres et les bêtes à la compagnie de tes semblables. Tu peux t'emballer des heures et des heures sur un sujet, tu es un excellent orateur. Mais la petite conversation? Tu l'exècres au plus haut point. Tu la fuis.

Érudit : Tu es vraiment une référence quand vient le temps de parler du XVIIIe et du XIXe siècle britannique. Certes d'autres érudits te surpassent mais il n'en reste pas moins que tu rayonnes dans ton domaine et que tes classes sont toujours pleines, pour venir entendre ces anecdotes particulières qu'on n'entend pas ailleurs. Tu adore également la littérature et la poésie.

Loyal et responsable : Tu es loyal envers ta famille, envers tes amis. Sans t'en rendre compte, tu as pris la responsabilité de ta petite soeur, pour camoufler les erreurs de tes parents. Suite à la mort de ton cadet, tu as finalement pris le rôle de l'enfant parfait. Celui qui prend le poids du monde entier sur ses épaules. Celui qui a les meilleures notes, celui qui ne fait pas d'écarts. Mais au fond, ça t'étouffe.

Amer et rancunier : Tu as cette amertume en toi qui transpire au travers de toutes tes pores, qui transpire dans ton silence, dans ta manie de détourner le regard. Tu leur en veux, à tes parents de t'avoir fait porter toute cette culpabilité. Tu lui en veut, à Szymon d'avoir échappé à une partie de tout ça et d'avoir fuit en Californie. Tu lui en veut de pouvoir aimer qui il aime lui et d'être accepté par cette même mère qui te disait que toi, ça ne passait pas.

Nostalgique et lunatique : On te retrouve souvent perdu dans tes pensées. Comme si tu n'étais pas vraiment sur terre. Comme si tu étais ailleurs, plongé dans tes souvenirs, plongé dans le passé... et c'est souvent le cas. Tu as de la difficulté à laisser aller les choses.



Bart. Mais de grâce, ne l'appelez pas ainsi.

29 février 1984

Warsaw, Pologne

Tu t'es toujours dit hétérosexuel mais...

Séparé

I'm bilingue

Hugh Dancy

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Histoire

EN COURS D'ÉDITION

Phrase : Time waits for no one. (Le temps n'attend personne)aa

/>-->1. The bridge and the Bogeyman C'est une histoire que ta mère raconte encore parfois. Bébé, c'était impossible de te promener, à Varsovie. Oubliez les promenades champêtres le long de la Vistula. Alors que les autres enfants dormaient comme des anges dans la pousette, toi, tu hurlais. Mais tu hurlais et hurlais! Trop de bruit. Trop de râles d'agonie. Trop de guerre. Tes parents décident de quitter leur Pologne natale, un peu trop près de l'Union Soviétique pour leur futur enfant, quand tu as eu cinq ans et s'installent à Londres, à Camden. Tu parlais sans cesse du marché et cet homme édenté et de son marteau de feu qui te dévisageais avec des yeux méchants, en tapant sur son enclume. Papa était gentil, à l'époque, il regardait avec toi les gardes-robes et le dessous du lit. Pas de méchant forgeron. Tout ça s'est terminé quand Szymon a eu deux ans et qu'on devait s'occuper de ses cauchemars à lui. Tu étais assez grand, maintenant pour combattre les monstres dans ta tête, comme disait Maman.

2. What a beautiful little family Trois frères. Une tête blonde pas plus haut que trois pommes et un morveux de sept ans qui colle trop aux baskets. Toi, tu es cet espèce de mutant maladroit que l'on est toujours un peu, quand on a douze ans. Entre l'innocence et la raison. Entre l'envie de plaire et l'envie de se révolter. Et surtout l'envie d'être ailleurs. D'être loin. Pourquoi ces vacances en plein bois? Ton père avait cette nouvelle passion pour la pêche. Tu n'as jamais compris. Tes parents sont tout sourire avec une petite odeur d'herbe. On est soulagé de te voir prendre un peu de couleur et de sortir enfin dehors, dans la nature.Bartosz. Je comptes sur toi, surveilles tes petits frères. L'ennui et le temps qui passe abaisse ta vigilance. T'en as marre, il y a des moustiques, tu voudrais retourner à tes bouquins. Tu t'éloignes, en prétextant devoir pisser. Tu escalades le talus, jusqu'au vieux sentier. Tu flânes, ramasse une feuille, comme ça et le bruit des sabots te met en alerte. Ils sont quatre, les manteaux rouges comme le sang, et le meneur arrête juste à temps sa monture qui se cabre et menace de te piétiner. Déjà, trois des mousquetons sont sur toi. Après tout, tu es déjà presqu'un homme, non? Un autre Highlander dont on devrait se débarrasser, tôt ou tard.  Des insultes jaillissent. Mais un homme les arrêtent. Il s'agenouille à ta hauteur, avec ses yeux noisette, ses longs cheveux sombres et son air pâle. Il détaille avec ce maillot fluo que ta mère t'a acheté à rabais, le regard plein de questions. Tu sens ses mains chaudes, sur tes épaules nues. C'est ton premier émoi, Bartosz. Ton premier émoi d'adulte. Et l'autre soupire, avec une inquiétude, dans les yeux. You shouldn't be here, boy.  Where are your parents? Et les quatre hommes remontent sur leur chevaux alors qu'il te jette un dernier regard. Il te fait un signe de tête, avec solennité. Tu n'arrives pas à t'en détacher. Et c'est le cri de ta mère qui te fait détourner la tête. Un cri de détresse.

3. Where have you been? Mais où étais-tu, bordel? Où étais-tu, Bartosz? C'est cette question que tu hurle ton père, en te secouant comme un prunier, quand il a trop bu. C'est la question silencieuse qui s'éternise dans les yeux de ta mère, dès qu'elle pose le regard sur toi. Personne ne t'as cru, quand tu as parlé des quatre soldats. Personne. Et tu commences à douter, toi aussi. Peu importe ton excuse, de toute façon. Tu avais abandonné un enfant de trois ans à son sort. Il s'est noyé, dans la rivière. Quatre ans plus tard, tu avoue sur le bout des lèvres à ta mère que tu aimes peut-être les garçons. Ce visage, dans les bois, te hante encore. Mais le ton accerbe de celle qui n'a pas fait correctement le deuil de sa chair te secoue aussi surement que ton père, quand il a un verre dans le nez. Tu lui a enlevé son petit bonheur. Elle n'acceptera jamais le tien. 4. EscapeTa petite soeur, à peine agée de quatre ans, commence à peine à entrer à la maternelle que toi, tu files à l'université. Tu es un étudiant modèle et rares sont les établissements qui te refusent. Tu as reçu une lettre de Yale, au Connecticut, que tu n'as jamais décachetée. L'angoisse te ronge mais tu ne peux plus rester. Tu acceptes une place à l'Université d'Oxford. C'est là que tu fais quelques expériences avec des hommes. Mais pas plus.

5. Some family matters C'est l'éternel cliché : Tu venais à peine d'être engagé comme remplaçant du vieux Docteur Crowford, au poste de professeur de l'histoire britannique moderne, après un ou deux ans d'enseignement de l'histoire au lycée, alors que tu préparais ta thèse de doctorat. Elle était ton étudiante. Quelques années seulement vous séparaient mais ça été suffisant pour faire froncer quelques sourcils. Assez pour que Lucy se résigne à troquer sa brillante carrière d'archéologue pour un poste de fonctionnaire. Lucy a fait beaucoup de sacrifices, dans votre relation. Peut-être aurais-tu en faire, lorsqu'elle t'a demandé d'être père. Mais tu as refusé. Tu ne répèterais pas l'erreur de tes parents, Bartosz. Tu n'infligerais pas tes tares mentales, ta schizophnénie latente et tes foutus pattern inter-générationnel à un autre être humain. Et puis, l'aimais-tu vraiment, Lucy? L'aimais-tu autant qu'elle t'aimait?

Et puis ton frère annonce en grande pompe qu'il se marie... avec un homme. Toute la famille se déplace à San Francisco, pour la célébration. Tout le monde... sauf toi. Ta mère t'accusera d'égoïsme, au téléphone. Et ta petite soeur te demandera, doucement, si tu n'es pas un peu homophobe. Pareil pour le baptême de tes neveux. Et tu assistes à la dégringolade de ton frère dans la drogue en te murant dans ton silence. Tu as bien assez de ta petite soeur qui elle aussi part à la dérive. Szymon a fait ses choix. Vous êtes tous les trois foutus, depuis que cette petite tête blonde a disparue, engloutie par les flots. Foutus.

6. Watch your stepsChaque fin de semestre vient avec son stress et sa fatigue, tes collègues le savent. Les travaux et les examens à corriger pour la date butoire, les demandes incessantes des étudiants. Leurs revendications.  Avais-tu autant de pression que ça sur les épaules? Était-ce la culpabilité de la mort de ton petit frère cadet qui venait enfin de te faire craquer? L'impuissance des temps modernes? Ton couple ne battait-il pas de l'aile, depuis un temps? Lucy ne t'avait-elle pas hurlé la veille qu'elle le ferait avec ou sans toi, ce gosse? Pourquoi se jeter devant une voiture, sinon? Tant de questions que tu laisserais sans réponse, pendant trois mois.

C'était tard le soir. Tu avais refusé l'invitation de tes collègues d'aller prendre un pichet, préférant être seul. Le stress du semestre. Lucy et ces maudites visions d'un autre temps qui ne te lâche plus.  Tu marchais, mains dans les poches. Tu attendais sagement, au passage piéton. Et puis, tu l'as entendu. Ton nom. Ton nom de l'autre côté de la rue, hurlé désespérément. Tu as relevé la tête, héberlué. Héberlué de voir ce visage qui t'avait hanté depuis de tes douze ans réapparaître, au coin de la Picadilly Circus. Inchangé ou presque, si ce n'est qu'une grande cape de laine noire a remplacé le rouge. Aussi étonné que toi de te voir là. Aussi fébrile, aussi troublé. Comment savait-il ton nom? Mais comment savait-il ton nom? Et il a commencé à traverser la rue, pour te rejoindre. Tu n'as pas réfléchi. Tu as oublié le monde moderne et tu es allé à sa rencontre. Tout deviens noir.

7. An essay about modernity C'est une marchande de poisson qui te trouve, sanguignolent dans un coin sombre et qui t'emmène de peine et de misère chez elle. Son mari râle, la bat un peu et abdique, tant qu'il n'a pas à payer pour ce charlatan qu'on dit médecin. La fièvre te fait perdre le reste. Ça pue. Bon dieu que ça pue. Le poisson. La merde. L'avarié, la mauvaise hygiène, le chien, les crottes de rat, les déchets et la chair décomposée. C'est sale. C'est sombre. On te fait boire un verre de whisky et on verse le reste sur tes plaies, sans grand ménagement. On fait quelques prières pour toi, en se disant que demain, tu ne seras plus de ce monde. Mais il faut croire que tous les antibiotiques dont on t'a bourré, depuis la naissance et tous ces vaccins te sauvent la peau et ce qui reste de ta carcasse, une fois ta jambe amputée. Tu es un miracle sur une patte et demie, pour eux. Il te faut de longues semaines, voir des mois, pour te sortir de cet état d'hébètement perpétuel qui te brouille la tête. Pour accepter ce mognon qui te nargue, juste au dessous du genou. Pour arrêter de fantasmer sur une bonne douche chaude ou le confort de l'électricité. Pour arrêter de dire des choses qui font peur à ces pauvres gens. Ça te prend des mois pour comprendre que les sensations sont bien là et que ce n'est pas ta tête, qui te joue des tours. Tu es bel et bien là, Bartosz. Tu es bel et bien en Décembre 1802.

8. Charles Deux ans déjà. Deux ans que tu vis en plein cauchemar. Tu t'es trouvé une petite chambre et un travail, enfin, au grand bonheur de tes samaritains qui sont soulagés d'avoir gagné leuir paradis. Rien de grandiose, vraiment. Une place de clerc chez un notaire. De petits bourgeois et de petits aristocrates, sans grande prétention font partie de sa clientèle. Et c'est là, après une journée de migraine et les yeux larmoyants que tu lèves la tête pour le retrouver devant toi. Le soldat qui hante tes rêves depuis tes douze ansd. Charles William Russell. Un petit lieutenant venant du Sud de l'Angleterre. Une commission arrachée, de peine et de misère, pour la gloire ternie d'une famille ensevelie sous les dettes. Charles n'était pas un guerrier mais un poète. Doux et sensible. Mais on ne choisit pas vraiment son destin. Pas au XVIIIe siècle. Un manoir en ruine, deux soeurs à marier, un jeune frère en déroute et une responsabilité trop lourde à porter. Vos regards se croisent et ne se quittent plus durant les cinq ans que tu parcours dans cette Angleterre en crise, où les paysans sont chassés de chez eux, entre ses refus de se marier et ton anachronisme. Et puis on décide de l'envoyer combattre les révolutionnaires d'Amérique. Tu es déchiré, Bartosz et tu lui confie tout. La déroute de l'Angleterre, la guerre sanglante et la maladie qui tueront des milliers d'âmes et la tournure des évènements. Il croit en son pays, lui. En son roi, à la patrie. Il y a des injures et des mots durs. Et il quitte ta couche et tu n'as plus de nouvelles. Survivra-t-il à cette maudite guerre?

9. Back to the future Tu reparti comme tu es venu. Par un bête accident qui n'a aucune importance dans cette histoire. Une fatalité. Qu'est-ce que l'au-delà? Qu'est-ce que l'enfer? Sans doute chacun de ces bruits de machine et ces bips artificiels qui t'arrachent peu à peu à ce monde que tu avais fini par faire tien. Lorsque tu ouvres les yeux, tu te retrouve dans une chambre d'hôpital, attaché à un respirateur artificiel. Lucy pleure de joie. Toi, tu aurais préféré être mort.

10. Hope measuring Time without End  Tu viens à peine de recommencer à enseigner après quelques mois de sabbatique. Tu n'es plus le même homme. Un rien te fait sursauter et tu t'enlises dans le noir, avec tes bougies et tes vieux bouquins poussiéreux. Est-il mort là-bas? EST-IL MORT LÀ-BAS?  Tu trouves son nom, à demi effacé dans un vieux registre paroissial du Kent où sa dépouille aurait été transportée, en août 1777. Mais quelque chose te trouble, tu ne saurais dire quoi.  As-tu toute ta tête? Ne devrais-tu pas voir un médecin, un psychiatre? C'est ce que ne cesse de te répéter ta mère, au téléphone. C'est ce que te dit Lucy. Tu n'est plus le même homme, non. Il ne te reste que tes souvenirs et ces espèces d'illusions un peu trop réelles qui ne durent que quelques instants. Des sensations, des impressions. Des sons qui te paraissent bien présents. Des visions qui disparaissent dès que tu cherches à t'accrocher. Comme si l'époque tu espérais tant rejoindre te glissait à chaque fois entre les doigts, comme du sable. Tu n'es plus certain d'être réellement ici. Alors tu mets tes livres et tes précieuses recherches dans une boîte, tes vêtements dans une valise et tu quittes cette grande maison que tu partageais avec Lucy pour un poste de simple professeur à Helsinki, en Finlande. Fuir Lucy. Fuir Londres où chaque recoin regorge de fantômes et de visions du passé. C'est la seule chose que tu voulais, en sortant de l'hopital. Tu n'as qu'une seule question en tête.

Quel peut être l'avenir d'un homme qui a laissé une partie de lui dans le passé?

The Devil is in the details :Depuis son accident, s'est mis à boire plus que de raison + il doit maintenant marcher avec une canne, sa jambe droite le fait souffrir + Les livres s'empilent et s'empilent, chez lui, c'est un rat de bibliothèque + il est myope, il a besoin de lunettes. Il a certes des lentilles mais ne se donne plus trop la peine d'en mettre sauf à de rares occasions + depuis qu'il s'est séparé, il s'est entiché d' un gros lévrier irlandais du nom d'August, qu'il a trouvé dans un refuge + boit des litres de thé ( souvent agrémenté de whisky), rarement du café + Sa famille s'inquiète un peu, le visite trop souvent à son goût. Il s'éclaire aux chandelles, depuis son réveil et sursaute au moindre bruit trop fort de circulation et à la moindre sonnerie de téléphone.

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